Les restaurants haut de gamme, les sandwicheries/kebab et les chaines en tout genre semblent fonctionner à merveille dans notre capitale.
Cependant les restaurants individuels intermédiaires manquent de ressort à mon avis. Chers mais pas hors de prix, bons mais pas extraordinaires, des tables souvent vides et un service parfois lent.
Il semble que les gens préfèrent se payer un restaurant cher (parfois avec une offre “box”), ou un sandwich rapide. Au milieu, c’est le vide.
Voici donc 5 astuces venues de Corée dont pourraient s’inspirer nos restaurateurs pour dynamiser leur offre.
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Une carte qui fait envie
L’offre doit être claire et surtout inviter à la consommation. La carte doit donner envie.
La colonne des prix est souvent plus utilisée pour choisir que la description des plats. C’est dommage.
La carte doit d’ailleurs être disponible en plusieurs langues. Les touristes sont prêts à manger français à condition de pouvoir commander. A défaut ils se tournent vers les chaines.
De manière générale un style propre et soigné, une image recherchée invite à entrer :
Le “2ème café” à Séoul offre des plats un peu chers et fins mais pas hors de prix. Grâce à une déco très recherchée, on passe le cap du prix pour s’installer et passer un bon moment.
Pour aller plus loin, une spécialité très développée en Corée : la fabrication de faux plats. C’est impressionnant de réalisme. Et ça donne faim !
Le serveur à la demande
Un des cauchemars à Paris est l’attente du serveur. On attend pour être installé, on attend pour commander, on attend pour avoir les plats, l’eau, du pain….
L’autre cauchemar, c’est le serveur qui vient alors qu’on en a pas besoin de lui. Juste pour voir si “Tout va bien ? Bonne continuation”.
La solution en Corée :
- Un bouton discret sur la table
- On le presse et le numéro de notre table apparaît sur un écran près des cuisines
- On entend aussi un son discret (ou parfois un peu lourd)
- Le premier serveur libre répond bien fort qu’il arrive
- En moins d’une minute on a ce qu’on demande. Sympa non ?
En France :
- Un serveur se voit attribuer un lot de tables à gérer
- Il ne sort pas de son lot en cas de besoin ailleurs
- Il n’a parfois rien à faire
- Les serveurs n’ont pas de lot attribué
- Ils viennent à la demande
Le système inverse existe lorsqu’on veut éviter de faire attendre un client au comptoir :
- Le client passe sa commande au comptoir et paie
- Il reçoit un petit boîtier
- Il va s’installer où il veut
- Lorsque son plat est prêt le boîtier vibre et il va chercher sa commande
Un service souriant
Si en France le client est roi alors en Corée il est empereur inter galactique. La consommation est tellement poussée (parfois trop) que le serveur devient serviteur.
Par exemple lorsque le serveur vient vous parler, il s’accroupit près de vous à la table pour ne pas vous regarder de haut. Lorsqu’une erreur est commise il vient s’excuser platement et s’incline respectueusement.
Ce comportement peut être extrême pour nous. Mais il est bon de penser au restaurant comme à un service. Et plus l’accueil est bon plus il y a des chances de fidéliser. Même les touristes. Il faut envelopper l’offre de nourriture. On vient passer un bon moment.
Des horaires plus adaptés
Servir de 12h à 14h n’est pas le plus adapté. On peut vouloir manger à toute heure. Il faut donc être prêt à servir à n’importe quelle heure.
Les visiteurs étrangers notamment ont des horaires décalés.
L’addition à la sortie
Dans certains restaurants français :
- Je doit signaler que j’ai fini
- Je doit refuser la carte des desserts, un petit café, non merci
- Je demande l’addition
- On m’apporte l’addition
- Je demande à payer en carte bleue
- On m’apporte la machine
- Je prends mes affaires (pas avant sinon attention aux regards suspicieux)
- Je pars. 20 minutes dans certains cas (Sisi : vous avez essayé le Paradis du Fruit ? Et c’est une chaîne !)
En Corée :
- J’ai fini de manger
- Je me lève et prends mes affaires
- Je paie à la sortie
- Je pars. 4 minutes maximum.